Dixième anniversaire de l'adoption de la
Loi visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale
Pour éviter que le passé soit garant de l'avenir
Québec, 13 décembre 2012 – L'adoption unanime, il y a dix ans, de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale par l'Assemblée nationale du Québec a été, pour les parlementaires, l'occasion d'annoncer leur volonté de changer les choses. En déposant aujourd'hui un bilan‐synthèse de l'application – proprement déficiente – de cette loi, le Collectif pour un Québec sans pauvreté veut tirer des leçons afin d'éviter que, dans le domaine de la lutte à la pauvreté au Québec, le passé soit garant de l'avenir.
Des buts non atteints
La Loi visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale institue une stratégie nationale qui, elle‐même, poursuit cinq buts. Ces buts sont loin d'avoir été atteints.
D'abord, les préjugés à l'égard des personnes en situation de pauvreté ne sont pas moins tenaces qu'il y a dix ans, aucune action majeure n'ayant été mise en place pour les contrer.
Ensuite, les personnes et les familles vivant la pauvreté n'ont pas vu leur situation économique changer de la même façon. En effet, de 2002 à 2009, le taux de pauvreté pris sous l'angle de la couverture des besoins de base n'a que très légèrement diminué, passant de 10,3 % à 9,5 %. « Ce qui a changé, ce sont les types de ménages les plus affectés par la pauvreté. Un plus grand nombre de familles couvrent maintenant leurs besoins d'un côté, mais, de l'autre, moins de personnes seules et de couples sans enfants y arrivent. Le problème n'a donc pas été réglé, il a seulement été déplacé », d'affirmer Serge Petitclerc, porte‐parole du Collectif.
D'autre part, les inégalités socioéconomiques, qui nuisent à la cohésion sociale, ont augmenté. « Le pire ici, c'est que, par certaines mesures, l'action du gouvernement a participé à cet accroissement des écarts », de s'indigner M. Petitclerc.
En ce qui a trait à la participation des plus pauvres à la vie collective, force est de constater que, à part quelques exceptions notables, elle a été peu soutenue.
Enfin, la solidarité qui devait mener à une lutte plus collective contre la pauvreté a peu été promue ou même défendue. « Pire encore, la fiscalité, qui était déjà affaiblie, l'est devenue encore plus durant cette période avec les baisses d'impôts et les hausses de taxes et de tarifs. Pourtant, la fiscalité demeure le meilleur moyen de redistribuer la richesse, et donc de rendre concrète la solidarité », d'ajouter M. Petitclerc.
Une lutte mal menée, une cible en voie d'être ratée
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