Dans la foulée d’une déclaration récente de M. Labeaume sur les référendums dans les villes, le collectif La ville que nous voulons décide de prendre la parole. D'après le maire, un référendum est antidémocratique. Selon lui, si la loi des référendums pour les villes est maintenue, Québec aurait recours à une dérogation : « c’est pas une petite gang qui va décider pour tout le monde ». C’est là, à nos yeux un affront à la participation des citoyens et citoyennes.

Certes, des consultations destinées aux citoyens et citoyennes sont tenues, mais la plupart du temps le projet est expliqué lors de la consultation à l'arrondissement, difficile alors de réfléchir au projet et de se mobiliser, surtout que, le soir même de la consultation la décision est prise par les élus de l'arrondissement ! Que faire d'autre alors que de demander un référendum pour que la population soit, tout au moins, au courant des enjeux ? Quant à l'étape précédente du Conseil de quartier, les gens ne sont pas avisés publiquement à l'avance et clairement des sujets dont il sera question.

Le 3 mai dernier, des gens de Charlesbourg ont présenté au Conseil municipal une pétition de 2 800 noms pour que le promoteur paie un mur antibruit si un corridor vert suffisamment épais n'est pas conservé le long de l'autoroute laurentienne. Le lendemain, ces gens se sont fait dire que c'est du « pas dans ma cour » et furent accusés de vouloir empêcher les familles de se construire... (Voir: Le Soleil des 4 et 5 mai 2010). Pour la détermination de la qualité de vie de quartier, les promoteurs ont-ils plus de poids que les citoyens et citoyennes ?

On s’attend à plus du premier magistrat de notre ville : une vision à long terme, pas une suite de projets ad hoc à l’emporte-pièce $$$. Nous voulons que vous soyez au service des citoyens et citoyennes, pas uniquement des promoteurs, pour développer une trame urbaine à l’échelle humaine et qui soit respectueuse de l’environnement.

Rappelons la fable de Jean de La Fontaine : une grenouille vit un bœuf qui lui semble de belle taille. Envieuse, elle s’étend et s’enfle et se travaille pour égaler l’animal en grosseur. La chétive pécore s’enfla si bien qu’elle creva.

Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages : tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs ; tout petit prince a des ambassadeurs ; tout marquis veut avoir des pages.

Avouons qu’en relisant cette fable, il y a des rapprochements à faire avec le maire Labeaume !

M. Labeaume, nous ne sommes pas contre le développement de la ville, bien au contraire, nous nous sentons concernés par des décisions qui pourraient avoir des conséquences regrettables dans 5, 10, 15 ans.

Le collectif de La ville que nous voulons
Bernadette Dubuc
Brigitte Hannequin
Gérard Coulombe
Guy Roy
Fernand Dorval
Lina Poirier
Marie-Andrée Lessard
Michaël Lessard
Renaud Blais
Robert Hudon

www.villequenousvoulons.org
418-254-6448 (Michaël)