(Québec, le 25 janvier 2012) — Les AmiEs de la Terre de Québec ont vu leurs craintes confirmées à la lecture des nouveaux documents provenant des négociations sur l'Accord économique et commercial global (AÉCG). L'eau est absente de la liste des exclusions, c'est donc dire que les négociateurs la considèrent comme une marchandise comme les autres, et qu'il convient selon eux de la livrer aux lois du marché. Cet accord est négocié derrière des portes closes, et les seules informations disponibles au public proviennent de fuites.

Déjà, le financement des infrastructures d'eau potable est de plus en plus souvent assujetti à une participation du secteur privé. Les municipalités sont invitées à passer par PPP Canada pour recevoir les fonds nécessaires à leur réfection. Par le biais des marchés publics, les municipalités pourraient donc se voir contraintes d'ouvrir, par des appels d'offres à l'international, la construction et la gestion de leurs nouveaux équipements de traitement et d'assainissement de l'eau, à des géants européens comme Suez et Veolia.

« De par le monde, la privatisation des services d'eau a causé d'innombrables problèmes, comme l'augmentation des tarifs, la baisse de qualité de l'eau potable, des coupures de services pour ceux qui ne peuvent payer et la détérioration des infrastructures. Les transnationales de l'eau ne remplissent pas leurs promesses, et plusieurs municipalités ont choisi de faire marche arrière pour revenir à une gestion publique de l'eau. Avec cet accord, il ne sera plus possible de faire marche arrière une fois les contrats confiés au privé. » dit Dominique Bernier, responsable du comité eau aux AmiEs de la Terre.

Cet accord pourrait également avoir des conséquences néfastes, car en incluant l'eau, il ouvre la porte à l'exportation massive d'eau en vrac, par pipeline ou cargo, et à son utilisation immodérée par l'industrie. « L'AÉCG contiendra probablement une disposition de protection des investissements qui permet aux multinationales de poursuivre, pour perte de profits escomptés, les gouvernements qui mettent en place des législations pour protéger l'environnement. Avec le Plan Nord et les gaz de schistes, ce sera bar ouvert pour les multinationales étrangères, puisque la législation actuelle est insuffisante, et que le gouvernement s'exposera à des poursuites s'il renforce les lois pour mieux protéger l'environnement. » ajoute Dominique Bernier.

Les AmiEs de la Terre de Québec réclament un arrêt des négociations sur l'AÉCG et l'ouverture d'un vaste débat public pour faire en sorte que la mondialisation ne soit pas que financière, mais fasse une large place à la protection de l'environnement et à la justice sociale.

Les AmiEs de la Terre forment un organisme voué à l'émergence d'une société écologiste. Il remplit sa mission par la défense de droits et l'éducation populaire autonome, notamment.

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