Les Midis du CRI-VIFF : Les fémicides d'honneur au Liban

Avec Marie-Hélène Paré, candidate au doctorat en Evidence-Based Social Work, University of Oxford.

Chaque année, plus de 5000 «crimes d’honneur» sont commis contre les femmes à travers le monde (UNFPA, 2000) dans lespays du contourméditerranéen oriental (World Health Organization, 2002) et de l’Asie du sud. Les fémicides d’honneur sont cette pratique ancestrale où les membres d’une famille décident de l’exécution de leur fille/épouse/mère, dont les comportements sociaux ou sexuels ont fait grièvement entrave à l’honneur de la famille (Abu-Odeh, 2000).

Loin d’être une prescription religieuse de l’Islam, du Christianisme ou de l’Hindouisme, bien que les fémicides d’honneur se commettent dans ces trois communautés (Adinkrah, 2001), les fémicides d’honneur sont la résultante d’un système complexe inhérent au code de l’honneur (Pitt-River, 1977) et au système de filiation basée sur l'ascendance patrilinéaire (Younes, 1969; Tohmé-Tabet, 2001). L’illustration de la complexité des mécanismes anthropologique et politiques soutenant, ou rejetant, la pratique des fémicides d’honneur a été rendue possible par la tenue d’une recherche exploratoire menée auprès d’un échantillon de 56 parents représentant des couples musulmans, chrétiens et druzes, de différents milieux socioéconomiques et provenant des six régions du pays.

Considérant que les fémicides d’honneur sont à majorité perpétrés par les frères des victimes (Abdel Sater and Moughaizel, 1999; Hadidi et al., 2001), la question de recherches'intéresse aux mécanismes de socialisation primaire et secondaire (Dubar, 2000) dont la fratrie libanaise est exposée dans l’inculcation et la reproduction du code de l’honneur. Utilisant l’approche participative locale (Jason et al., 2004), des collaborateurs de recherche locaux ont animé des groupes de discussion à partir d’un canevas thématique. La recherche a été menée à l’École de service social de l’Université Laval en partenariat avec l'École Libanaise de Formation Sociale de l’Université St-Joseph, Liban, et avec la collaboration du Lebanese Council To Resist Violence Against Women basé à Beyrouth.

www.criviff.qc.ca/activites.asp
- Le Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes (CRI-VIFF)

* Carte pour vous aider à trouver le pavillon DKN:
www.ulaval.ca/Al/interne/plan/DeKoninck/cartega.htm