Au chapitre de l'éducation, les progressistes québécois partagent assez généralement les principes inscrits à la plate-forme politique que l'UFP a proposée à la population en avril 2003, et qui seront enrichis et traduits en des termes opérationnels dans le cadre des travaux du chantier " éducation " de la Commission politique de l'UFP. On fait référence au développement d'une école publique, laïque, accessible, financée adéquatement et orientée vers la promotion du bien commun. On y fait la promotion d'une approche globale en éducation, basée sur les valeurs de coopération, de partage, de paix, de citoyenneté et de respect de l'environnement, visant le développement intégral de la personne. On y prône la gratuité de l'éducation, y compris au niveau universitaire, et le droit à l'éducation tout au long de la vie avec obligation de retour à la société. Dans la première partie de l'atelier, les principaux paramètres de ce consensus progressiste seront présentés et discutés.

Au-delà de ce consensus par ailleurs, et par rapport à certains enjeux, la gestion « engagée » des systèmes d'éducation (préscolaire, primaire, secondaire) et d'enseignement supérieur (collèges et universités) recèle son lot de paradoxes. Par exemple : la décentralisation et la souhaitable participation des parents à la prise de décision amène certaines écoles à l'adoption de normes rétrogrades; le réinvestissement réclamé par les progressistes est souvent détourné vers des programmes élitistes calqués sur le modèle de ceux de l'école privé; la démographie amène aussi à des choix déchirants quant au transfert d'élèves d'une école vers une autre. Également, la variable économique prime de plus en plus quant vient le temps de définir les compétences requises des élèves et d'identifier les besoins des étudiantEs. Dans la seconde partie de l'atelier, considérant certains de ces enjeux, les participantE discuteront des formes possibles d'un engagement progressiste dans la définition et la gestion des systèmes d'éducation et d'enseignement supérieur au Québec.
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* Jean Bernatchez, politologue, complète un doctorat à l’Université Laval dans le domaine de l’analyse des politiques publiques de l’enseignement supérieur. Il travaille comme agent de recherche et chargé de cours dans le réseau de l’Université du Québec depuis 1989. Il est père de quatre enfants et président du Conseil d’établissement de l’École l’Odyssée de la Commission scolaire des Navigateurs. Il est chercheur associé à une recherche internationale (États-Unis, Mexique, Canada) qui porte sur les priorités des systèmes d’enseignement supérieur nord-américains. Il était candidat de l’UFP dans Chutes-de-la-Chaudière aux élections d’avril 2003 et il collabore au chantier «éducation» de la Commission politique de l’UFP.