Le Marché de solidarité régionale de Québec, les AmiEs de la Terre de Québec et les Urbainculteurs ont passé devant la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) le jeudi 11 mars 2010 à 9h30 pour faire valoir l'importance de conserver la vocation agricole des terres de l'ancienne ferme SMA. Une pétition en ligne est disponible afin d'appuyer cette démarche au www.valorisonssma.org  Déjà, plus de 1400 signatures (web et papier) ont été recueillies en moins de 3 jours.

La disparition des terres agricoles de bonne qualité tant au Québec que dans le monde devient un enjeu de plus en plus important. Bien que le territoire québécois soit vaste, moins de 2% de sa superficie est propice à l'agriculture. De plus, nous perdons l'équivalent de 4000 hectares agricoles chaque année. Selon l'Union des producteur agricole (UPA), la Communauté Métropolitaine de Québec a sacrifié quelque 1 027 hectares de sa zone agricole (l’équivalent de 1 918 terrains de football) de 2007 à 2009. Étant donné le caractère irréversible du changement de vocation d'un terrain une fois bétonné et asphalté, il est impératif de conserver des terres agricoles tant à la campagne qu'en ville.

Pour une densification intelligente

Plusieurs villes comme Toronto, Ottawa ou Vancouver mettent en place des ceintures vertes pour, entre autres, protéger le caractère agricole de certaines terres contre le développement urbain. Dans le contexte actuel, il est nécessaire d'avoir une vision d'ensemble du développement urbain qui, à l'instar de ces villes, inclue la présence d'espaces agricoles de proximité. Le développement urbain ne peut continuer de se faire au détriment de l'agriculture au sein de la ville. Ces espaces de verdure ont plusieurs impacts positifs sur nos communautés. En plus de nourrir les urbains, ils offrent des espaces de conservation de la biodiversité, permettent moins de déplacement des aliments, augmentent notre sécurité alimentaire, offrent une meilleure qualité de vie et permettent de sensibiliser les gens à l'importance de protéger notre patrimoine agricole.

« Si nous souhaitons réellement faire de Québec un leader en matière de ville durable, nous devons accorder une place plus importante à l'agriculture urbaine dans le schéma d'aménagement de la ville et cesser de s'attaquer à la zone verte de Québec en dézonant à la pièce. À l'heure actuelle, la ville possède suffisamment de terrains en zone blanche (zone déjà urbanisée) pour se développer sur elle-même sans avoir à toucher aux terres agricoles », précise Anick Béland Morin du Marché de solidarité régionale de Québec (MSRQ).

La demande d'exclusion de l'ancienne ferme SMA arrive alors que la raréfaction du pétrole à bas prix se fait davantage menaçante et que les spécialistes multiplient les appels à la vigilance. Cette situation nous amène à prévoir la nécessité de conserver des terres agricoles en production près des grands bassins de population. La FAO (ONU- alimentation et agriculture) estime d'ailleurs qu'avec les contraintes actuelles et futures liées au transport des aliments, l'agriculture urbaine et périurbaine est l'un des principaux outils pour assurer l'alimentation d'une population mondiale de plus en plus urbanisée.

Au moment où l'agriculture est appelée à se transformer et à évoluer vers une « multifonctionnalité de l’agriculture et d’occupation dynamique du territoire » (Rapport Pronovost), plusieurs projets d'agriculture active et dynamique pourraient être envisagés sur les terres de l'ancienne ferme SMA. C'est pourquoi nous demandons à la CPTAQ de revenir sur son avis préliminaire et de conserver le caractère agricole de ces terres.

Pour information: Anick Béland-Morin, Marché de solidarité régionale de Québec (MSRQ)

tel: 418-780-4355 | info atmsrq.org

Mélissa Poirier | tel: 418-524-2744