Manifestation pour avoir des réponses rapides et claires sur les circonstances entourant la mort de Claudio Castagnetta

( Communiqué, Québec, le 1er octobre 2007) — Un rassemblement populaire aura lieu le samedi 6 octobre 2007 à 13 h 30 devant le Parlement de Québec afin de manifester contre le silence entourant les circonstances de la mort de Claudio Castagnetta. Famille, ami-es et mobilisé-es se joignent aux organismes communautaires de Québec œuvrant en santé mentale pour souligner l’évidente négligence des policiers de la Ville de Québec et du service correctionnel du Québec. Les manifestants sont persuadés que les droits fondamentaux de Monsieur Castagnetta, dont celui de recevoir de l’aide psychologique et médicale, alors qu’il en avait besoin, ont été bafoués. Ils sont également convaincus que Claudio Castagnetta a été traité comme un criminel, alors qu’il n'était ni violent, ni agité au moment de son arrestation. Le groupe pense que les policiers de la Ville de Québec ne sont pas suffisamment formés pour intervenir auprès d’individus présentant des troubles mentaux et que par le fait même, le Service de police devrait se doter d’un protocole d’intervention.

Les circonstances nébuleuses de la mort de Claudio Castagnetta

Claudio Castagnetta a été arrêté le 18 septembre alors qu’il se trouvait pieds nus devant une épicerie du quartier Saint-Roch. On sait que les policiers de Québec lui ont appliqué au moins une décharge électrique, avant de lui mettre les menottes. Selon des témoins, Castagnetta résistait passivement à son arrestation. Il était ni violent, ni agité.

Pendant sa nuit en cellule à la centrale de police du parc Victoria, Claudio s‘est délibérément frappé la tête contre les murs de sa cellule ainsi que le lendemain dans le fourgon des services correctionnels, qui le ramenait du Palais de Justice sans avoir comparu.

Pour le protéger contre lui-même, alors qu’il se trouvait dans le fourgon, les agents du service correctionnel lui ont mis un casque de hockey sur la tête. Ce n’est que vers 20 h 00 le 19 septembre que Claudio a été transporté à l’hôpital l’Enfant-Jésus, où il est décédé le lendemain vers 13 h. Jusqu'à présent, les questions de la famille Castagnetta demeurent sans réponse. Ils ne connaissent ni les circonstances exactes de la mort de leur fils, ni les résultats de l’autopsie.

Il est également important de mentionner que quelques heures avant son arrestation, Claudio Castagnetta était entré dans la maison d’une famille qu’il ne connaissait pas. À ce moment, le résident de la demeure rapporte que le comportement de Claudio lui a semblé bizarre et confus. Ce père de famille l’a décrit comme étant « confus, mais calme et gentil ». Après avoir pris des photos de Claudio, il a contacté la police, afin de leur signaler cet inconnu qui a pénétré chez lui et qui avait sans doute besoin de soins. Sur ce, les policiers lui auraient répondu qu’ils connaissaient cet homme et qu’il était effectivement inoffensif.

Mettre fin au silence et prévenir

Les manifestants demandent à ce que le voile soit levé sur les circonstances entourant la mort de Claudio Castagnetta. Ils souhaitent que le coroner puisse rapidement avoir le droit de débuter son enquête, afin d’apporter à la famille, aux ami-es et à la population des réponses claires et précises. Ils exigent également que les policiers de Québec soient mieux formés pour intervenir auprès de personnes atteintes de troubles mentaux et qu’ils se dotent d’un protocole d’intervention.

Information : Valérie Samson 514.278.3393
Vsamson8 sympatico.ca

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Voici quelques articles...

Le mardi 25 septembre 2007
Mort mystérieuse de Claudio Castagnetta : la famille est furieuse contre les policiers
Ian Bussières
Le Soleil (à Québec)

Le père de Claudio Castagnetta, Corrado, sa sœur Alessandra et son
épouse Valérie Samson, avec qui il était demeuré en excellents termes
malgré leur séparation, sont en furie contre les policiers et les agents
correctionnels, estimant qu’ils auraient bâclé leur travail.

« Bastardo (bâtards) ! » a d’ailleurs lancé Corrado Castagnetta dès
qu’il a été question des policiers lors de la rencontre avec le
journaliste du Soleil hier soir.

« C’est notre droit de connaître la vérité et, si quelqu’un a commis une
négligence ou une omission dans son travail, qu’il en accepte la
responsabilité ! » a poursuivi le père.

*Détresse ignorée*

La famille, qui a engagé un avocat pour représenter ses intérêts, ne
comprend pas que les autorités qui avaient la charge de Claudio
Castagnetta ne lui aient pas fait rencontrer un médecin, malgré sa
détresse évidente.

« On m’a dit qu’il vomissait dans sa cellule, se frappait la tête sur
les murs et s’aspergeait le visage de l’eau de la cuvette. Il ne ferait
jamais ça normalement », reprend Valérie Samson.

« Si son avocate s’est rendu compte qu’il avait des problèmes physiques
et psychiatriques, pourquoi ceux qui le surveillaient n’ont rien fait ?
Je suis sûre que la police n’a pas fait son travail et a causé la mort
de Claudio », poursuit l’épouse avec émotion.

La famille aurait aimé faire réaliser une seconde autopsie par un
médecin indépendant, ce qui serait impossible au Canada.

« Nous aurions pu le faire en Italie, mais nous avons décidé de laisser
tomber. Claudio a été suffisamment massacré comme ça », enchaîne son père.

*Pour comprendre*

Accablée par un deuil difficile à faire, la famille passera les
prochains jours à Québec pour en savoir plus sur l’état de Claudio
Castagnetta, qui n’avait aucun problème psychiatrique connu et n’était
pas sous médication dans les jours précédant le drame.

« Ma mère lui avait parlé la veille, et il avait dit que tout allait
bien pour lui », précise Alessandra Castagnetta. Valérie Samson avait
discuté avec lui le samedi précédent. « Il était super gentil et disait
adorer son nouvel emploi de traducteur chez Olympus ».

Par contre, des amis ont révélé que Claudio aurait eu certains
comportements anormaux au cours de la même période. « Quelqu’un m’a dit
qu’il serait entré dans l’appartement de gens qu’il ne connaissait pas.
Quand ceux-ci lui ont demandé ce qu’il faisait là, il leur aurait
répondu qu’il ne le savait pas et qu’une abeille l’avait guidé jusque-là
», conclut Mme Samson en retenant ses larmes.
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:: La mort de Claudio Castagnetta demeure mystérieuse
(Le Soleil-MC)

- Le détenu de 32 ans mort dans des circonstances
nébuleuses, jeudi, n'avait pas le profil d'un criminel. Et son décès
soulève plusieurs questions qui restent encore sans réponse. Claudio
Castagnetta, un Italien d'origine, n'avait aucun dossier criminel
lorsque les policiers l'ont arrêté pour désordre, mardi soir, à sa
sortie d'un dépanneur. Selon la Sûreté du Québec, qui a hérité de
l'enquête par souci de transparence, l'homme était « agressif et confus
» au moment de son arrestation. Les policiers sont allés jusqu'à
utiliser le pistolet électrique pour le maîtriser. Le prévenu a ensuite
été enfermé dans une cellule de la centrale de police de Québec, au parc
Victoria, où selon la SQ, il aurait été « agité toute la nuit ». Il a
comparu au palais de justice de Québec, après quoi, il a été pris en
charge par les agents correctionnels qui l'ont conduit au centre de
détention de Québec. De là, Claudio Castagnetta a été transféré à
l'hôpital, souffrant de blessures à la tête, où il a rendu l'âme jeudi
après-midi.

SOURCE: http://bloge_a_marcel.monblogue.branchez-vous.com/2007/09/23#149444
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Le vendredi 28 septembre 2007
Pas si transparentes que ça, les politiques ministérielles
- Élisabeth Fleury, Le Soleil (à Québec)

L’enquête sur le décès de Claudio Castagnetta a été confiée à la Sûreté
du Québec « par souci de transparence ». Paradoxalement, les résultats
des enquêtes policières transférées en vertu d’une politique
ministérielle ne sont jamais rendus publics...
*Au ministère de la Sécurité publique, on explique que les résultats de
ces enquêtes ne peuvent être rendus publics parce qu’il s’agit
d’enquêtes policières.

« Les rapports de police ne sont jamais rendus publics, notamment pour
des raisons de confidentialité des témoins », explique une porte-parole
du ministère, Marie-Ève Bilodeau, précisant qu’il y a d’autres instances
qui peuvent tenir le public informé ».

Mme Bilodeau rappelle qu’une copie de chaque rapport rédigé en marge
d’une politique ministérielle est remise aux substituts du procureur
général.

« Le public peut suivre le dossier au criminel si des accusations ont
été retenues contre le ou les policiers impliqué(s) », souligne Mme
Bilodeau. Dans les faits, il est extrêmement rare qu’un procureur de la
Couronne décide de porter des accusations criminelles contre un agent de
la paix dans un contexte de politique ministérielle.

*Bureau du coroner*

Sinon, il y a le Bureau du coroner qui peut informer la population des
causes et des circonstances entourant la mort d’une personne. Mais il
faut être patient. Le coroner mandaté doit en effet attendre que
l’enquête policière soit terminée avant de commencer la sienne. Et il
peut prendre plusieurs mois à effectuer son enquête, à rédiger son
rapport et à formuler, s’il y a lieu, des recommandations.

Dans le cas de Claudio Castagnetta, comme dans d’autres cas d’enquêtes
menées en vertu d’une politique ministérielle, ce n’est qu’une fois le
rapport du coroner terminé que les médias pourront prendre connaissance
des résultats de l’autopsie. Celle de Castagnetta comprendra des
analyses toxicologiques, dont les résultats ne seront pas connus des
autorités avant plusieurs semaines.

Quant à l’enquête menée par les services correctionnels québécois —
Claudio Castagnetta était sous leur responsabilité lorsqu’il se serait
infligé des blessures fatales à la tête — , le public ne sera jamais
informé de ses conclusions puisqu’il s’agit d’une enquête interne, a
fait savoir un autre porte-parole du ministère de la Sécurité publique,
Réal Roussy.

Le Congrès national des Italo-Canadiens et les proches de Claudio
Castagnetta ont réclamé la tenue d’une enquête publique, mais le
ministre Jacques Dupuis a fait savoir par l’entremise de son attaché de
presse qu’il n’avait pas l’intention, pour l’heure, d’en commander une.
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