Eau embouteillée du 400e de Québec :
des groupes de la société civile posent des questions

Québec, 4 juin 2007. – La séance du Conseil municipal de Québec qui se tient aujourd’hui est l’occasion pour des représentantes et des représentants de groupes intéressés à la question de la vente d’eau embouteillée par la Société du 400e anniversaire de la fondation de Québec, de poser un certain nombre de questions aux conseillers et conseillères de la ville.

L’Association Québécoise pour un contrat mondial de l’eau (AQCME), Développement & Paix, les AmiEs de la Terre de Québec —appuyés par le Réseau du Forum social de Québec et Chaudière-Appalaches (composé de 49 groupe-membres)— ont déjà exprimé leur inquiétude, il y a deux semaines à l’égard du projet de la Société du 400e. En effet, ce projet semble aller en contradiction avec la décision du conseil municipal de considérer l’eau comme un bien public. Rappelons que depuis 2004, le conseil municipal de Québec a adopté à trois reprises et à l’unanimité une résolution qui affirme son caractère de « bien commun public » et lui reconnaît un statut de droit humain et social, individuel et collectif.

« L’eau est reconnue par notre ville comme un bien commun public, et voilà que la Société du 400e, chargée par les autorités municipales d’organiser les fêtes du 400e, veut vendre de l’eau à la population ! » s’étonne Serge Roy, porte-parole des groupes mobilisés. La coalition de groupes s’inquiète et voit là un précédent dangereux de commercialisation de l’eau. « Nous pensons que le rôle de la ville serait davantage de valoriser l’eau publique et les installations existantes. La ville de Québec investit des millions pour entretenir et développer ses installations d’eau potable. Nous avons la chance de vivre dans une ville où nous avons accès à une eau potable de qualité. Pourquoi ne pas mettre l’accent sur cette richesse collective et profiter des fêtes du 400e pour valoriser cette ressource et nos installations publiques ? Ce serait une belle occasion de faire re-découvrir à la population la qualité de notre eau », poursuit M. Roy.

Les groupes de la société civile affirment que plusieurs alternatives existent à la vente d’eau en bouteille par une compagnie privée dans le cadre des fêtes de Québec. Ces alternatives pourraient non seulement permettre de valoriser l’eau publique, mais pourraient aussi offrir à long terme un meilleur accès à l’eau sur les différents sites d’activités extérieures dans la ville. « Nous souhaitons grandement rencontrer des représentants de la Ville et de la Société du 400e pour leur présenter ces alternatives », conclut Serge Roy.

D’autre part, il y a lieu de nous poser des questions sur les objectifs de vendre de l’eau embouteillée, sur les problèmes environnementaux que posent les millions de bouteilles de plastiques qui se retrouvent plus souvent qu’autrement dans les déchets.

Les quatre organisations souhaitent que des discussions s’engagent avec la Ville de Québec et la Société du 400e anniversaire de la fondation de Québec pour faire la lumière sur ce projet et acceptent d’envisager d’autres manières d’utiliser l’eau, très présente dans la région de Québec, pour faire du 400e un événement également tourné vers l’avenir.