Un corps abusés - Survivre à des agressions sexuelles (Alain Fortier)

Page couverture du journal La Quête de février 2017 : peinture d'une femme mince, assise, appuyant sa tête sur sa main comme en réflexion. Ses yeux sont noirs. Son corps a des taches rouges sans ici et là.Cet article-témoignage a été publiée par Samuel Fournier dans le journal La Quête de février 2017 à Québec.  Nous le republions ici, avec la permission du journal et de l'auteur, car nous croyons que cela peut aider plusieurs personnes (femmes/hommes).  Merci

    Dans la vie de tous les jours, Alain Fortier est courtier hypothécaire.  Il aide les gens aux prises avec des problèmes financiers. Alain semble être une personne heureuse.  Il a une famille sur laquelle il peut compter.  Il a un bon travail.  Il est aussi président de l'organisme à but non lucratif Victimes d'agressions sexuelles au masculin (VASAM).  Cependant, ce bonheur est le résultat d'un long travail sur lui-même, car Alain ne fait pas mentir les statistiques...  À deux moments de sa vie, il a été abusé sexuellement.  Alain témoigne. 

Comment ça s'est passé ?

La première fois, c’était par mon professeur en secondaire un.  J’ai fait les démarches judiciaires. Cela a duré cinq ans.  Il a été reconnu non coupable en raison du doute raisonnable. Je croyais que de tels évènements ne se reproduiraient jamais, mais j’ai aussi été agressé sexuellement par un entraîneur de soccer pour lequel j’ai travaillé pendant mon adolescence. Je l’ai repoussé à plusieurs reprises. Cependant, j’ai compris que si je n’acceptais pas, je ne pourrais plus travailler pour lui. C’était un travail payant... Je suis resté dans ce cycle pendant quelques années jusqu’à ce que je devienne autonome financièrement.

Comment en arrive-t-on à se faire
agresser sexuellement à deux reprises ?

Je me sentais pris. Je me disais que je n’avais pas le choix si je voulais travailler...  Tu n’es pas capable de faire d’autres scénarios.  Quand tu es dans l’agression sexuelle, c’est difficile de rationaliser.  D’un point de vue extérieur, on dira qu’une personne victime deux fois, ça ne se peut pas.  Sauf que, dans les statistiques, il y en a beaucoup... Mon mécanisme de défense, c’était la dissociation.  Souvent, quand je me faisais agresser, j’avais l’impression de sortir de mon corps.  Ce n’était pas moi qui étais agressé, mais une autre personne.  J’étais un acteur qui se laissait aller...

La deuxième agression, je l’ai gardée en moi pendant plusieurs années. La première fois que j’ai dénoncé mon agresseur, cela a été pénible. Je ne voulais pas nécessairement revivre le processus judiciaire.

Comment vit-on après une agression sexuelle ?

Souvent, les gens changent quand la douleur du changement est moins pénible que celle qu’ils vivent tous les jours.  Avec les agressions sexuelles, tu y penses souvent, mais tu apprends à vivre et à endurer cette douleur.  Subir une agression sexuelle et ne pas en parler, c’est comme recevoir un prêt et ne jamais en payer les intérêts. Plus tu attends, plus la facture est salée.  Quand ça devient très difficile à vivre, ça te pousse à changer.  Plus tu en parles rapidement, mieux c’est.  Je n’ai pas eu besoin de psychothérapie tout le temps, mais parfois soit tu as un blocage, soit tu te poses des questions : pourquoi suis-je comme ça, pourquoi vis-je ça, pourquoi je me sens comme ça ? 

Ça vient toujours par étapes.  Quand je travaillais pour RBC, j’ai fait 90 heures par semaine pendant quatre ans.  Il y en a que c’est l’alcool ou la drogue.  Moi, c’était le travail.  La psychologue m’a expliqué que c’était relié à mes agressions.  Elle m’a fait comprendre que, dans la deuxième agression, j’étais resté pour l’argent et, inconsciemment, mon but était d’avoir le plus d’argent possible dans mon compte pour ne plus dépendre de quelqu’un. J’étais rendu avec 100 000 dollars dans mon compte. C’était un mécanisme de défense.

Le processus judiciaire a représenté
un processus important pour vous ?

Lorsqu’on utilise le processus judiciaire, on va chercher réparation, on va rechercher le pouvoir qu’on a perdu.  C’est un moyen de reprendre le contrôle de sa vie.  Quand tu embarques dans le processus, il faut que tu sois prêt à laisser les choses, il faut que tu sois fort, parce que ce n’est plus toi qui as le contrôle.  Quand tu embarques dans un processus judiciaire, tu dois le faire en te détachant du résultat, tu ne dois pas embarquer en te disant que tu veux gagner.  Le processus est plus important que le résultat.  Ça m’a donné le goût de combattre, ça m’a dégêné.

Est-ce qu'on en guérit d'une agression sexuelle ?

On apprend à vivre avec.  Je ne pense pas qu’on puisse guérir complètement.  Il y aura toujours des séquelles qui vont faire en sorte que notre vie sera différente de ceux qui n’ont pas subi d’agression sexuelle.  L’agression sexuelle, c’est comme une plaie.  Lorsque tu n’en parles pas, tu as tendance à t’accrocher et ça saigne.  Sauf que quand tu en parles et que tu entreprends des démarches, ça cicatrise.  Une cicatrice fait toujours partie de toi, mais, avec les années, ça ne fait plus mal. Tous les jours, j’y pense.  Par contre, avec les années, ça fait moins mal.

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Activités en continu

Émissions de radio alternatives à Québec (mai 2020)

Un i avec des ondes arrondies sur son côté gauche et droite. Il s'agit en fait du logo du réseau Indymedia, mais avec un style bleuté et dégradé élégant   Nous vous offrons une grille horaire des émissions qui abordent divers enjeux sur les ondes radios communautaires de CKIA (88,3 FM), CKRL (89,1 FM) et CHYZ (94,3 FM).  Nous souhaitons donner plus de visibilité aux émissions radiophoniques indépendantes ayant un caractère engagé ou même progressiste. »»»

PING! Formation EN LIGNE gratuite à Internet

Affiche : un côté gris pâle, à travers lequel on discerne un clavier floue. « PING ! »  Nommes les sujets des modules (voir l'annonce ici). Logo du gouvernement du Québec qui appuie.Nouveau : les ateliers-formations sont désormais en ligne !  Elles sont donc disponibles à distance.
L'annonce | Info: Alizé Taquoi
alize.taquoi /arobas/ communautique.quebec / 514-660-4600  

  La CDEC de Québec est fière d'être associée à Communautique pour offrir des formations gratuites pour contribuer à l'amélioration des compétences numériques (Internet) des personnes en situation de pauvreté et des personnes âgées. 

    • Il y a six modules, que vous pouvez suivre dans n'importe lequel ordre
      • Fonctionnement d'un ordinateur 
      • Recherche sur le Internet et souces fiables
      • Utilisation du courriel
      • Effectuer des transactions en ligne et protéger son identité
      • Médias sociaux
      • Utiliser les services en ligne, dont les services gouvernementaux.

Ateliers grands publics - Métiers d’art pour tous/toutes à Québec

   Située au cœur du dynamique quartier Saint-Roch, la Maison des métiers d'art de Québec offre des ateliers grand public animés par des artisans-créateurs professionnels, dans un contexte de formation favorisant une pédagogie individualisée.  Les locaux de la MMAQ sont vastes et dotés d'équipements spécialisés. 

Plus de 30 ateliers, dont céramique, sculpture, textile, dessin, etc. !

  • Les ateliers durent entre 6 et 30 heures et le coût varie entre 98 et 265 $, que vous pouvez payer en deux versements.  Toutes les inscriptions se font en ligne (ne pas confondre avec paiement) dans l'article de l'atelier sur le site de la MMAQ.

Savoir.tv - Tant de choses à découvrir gratuitement

    Un grand nombre de vidéos de qualité, sur divers sujets sont à votre disposition gratuitement sur le site savoir.tv.  Les sujets sont variés : divers enjeux démocratiques, environnement, histoire, l'inclusion des personnes différentes, santé, sciences en tout genre, solidarité et coopération internationales, etc.

Le Savoir.TV est un organisme sans but lucratif dédiée à la diffusion et à la vulgarisation des connaissances et de témoigner de l'effervescence des milieux de création du savoir.

Logo de l'émission Planète Terre : un globe terrestre sur un fond de nuages cosmiques bleu vaporeux. Les continents sont blancs. Recommandé par le CESIQ.

Ateliers et services gratuits dans Vanier et Duberger (45ans+)

Logo : dessin d'un phare maritime.   À tous les mois, pour les personnes de 45 ans et plus, il y a plusieurs ateliers/rencontres sur divers thèmes organisés par la Fraternité de Vanier, ainsi que des services utiles dont notamment des repas chauds à domicile (! 5.5 $) et un transport pour vos rendez-vous médicaux (il faut contribuer au coût de l'essence seulement) !

Exemples de thèmes des rencontres : les Neurones grises à la Bibliothèque Duberger, la cuisine, les émotions et le rire, etc.

Site ou appelez 418-683-2400 / fraternitedevanier /arobas/ videotron.ca

SPOT : clinique itinérante

Logo: le O et le T ont un rond, comme une tête de personnages. Clinique communautaire de santé et d'enseignement.   SPOT est une clinique à l'intention des personnes marginalisées et de celles en situation de vulnérabilité sociosanitaire, non rejointes par l'offre de soins et services.  Il y a aussi un point de services au YWCA Québec dédié à la santé des femmes (incluant trans et queer) depuis 2019.  En plus d'offrir des soins et services adaptés, permettra de former, dans un contexte de collaboration interdisciplinaire, une relève professionnelle sensibilisée aux enjeux sociaux et aux besoins de santé de cette clientèle. 

   Elle est le fruit d'une grande collaboration des intervenant-es de terrain, universitaires, étudiant-es et des services de santé de la Capitale.

 www.cliniquespot.org ou 418-803-3398

 

Comité CPU3S : un lieu d'entraide et de partage des expériences qui organise des sorties pour tous/toutes. Contact - Simon Vermette : pairaidant /arobas/ cliniquespot.org

Comité SPOT UL (université Laval) : voir leurs activités sur Facebook

Expositions ...

Pour les expositions et les activités artistiques,
nous recommandons l'agenda offert par la Ville de Québec
et le média Quoi faire à Quebec

Voir aussi notre section Médias alternatifs.