La marche en question ici est ouverte à TOUT le monde sans exception.

La soirée, après la marche, est le seul moment réservé aux femmes. Les femmes sentent parfois le besoin de se retrouver entre elles, pour de nombreuses raisons que les hommes ne semblent pas comprendre. Pour comprendre, il suffit de renverser les choses: il arrive aussi que des hommes, pour pouvoir discuter de certains sujets personnels, veulent se retrouver entre hommes. Je pense surtout à certains groupes d'entraide qui existent à Québec.

Ajout : Pour une telle soirée non mixte, après la marche ouverte à tous et toutes, personne ne dit que cela est la situation idéale. Dans un monde idéal, les femmes et les hommes pourraient se sentir totalement bien dans leur peau et au même diapason dans une même soirée féministe, sauf que ce n'est pas notre réalité actuelle. Les femmes lors de cette soirée du 8 mars, une fois par année, ont une dynamique ou une énergie qu'elles arrivent difficilement à avoir si les hommes sont là. Ce n'est pas l'idéal, mais c'est la dynamique actuelle.

Pour le reste, je doute qu'une seule personne dans notre réseau estime que le « patriarcat soit mort ou terminé ». Il est vrai que notre société n'est pas littéralement patriarcale ni matriarcale au sens strict, mais le pouvoir demeure dans une culture inspirée des mentalités patriarcales du passé. Oui, il y a des femmes ministres et une première ministre, mais elles doivent s'adapter à un système qui n'est aucunement dans les valeurs sociales du féminisme (qui refuse les diverses formes de domination et de discrimination). Par exemple, même les hommes qui pratiquent un métier traditionnellement féminin se retrouvent de loin plus pauvres et plus marginaux, comme les infirmiers en comparaison aux médecins, les aidants naturels ou les travailleurs communautaires en comparaison aux emplois plus formels, etc. Il y a des exceptions, c'est certain, mais notre société et notre monde n'est aucunement à l'image des valeurs souvent associées aux femmes et au féminisme.

Je ne dis pas que j'appuie en soi la non-mixité. L'idéal est plutôt que les hommes deviennent réellement féministes et alors l'objectif sera atteint et ce type de soirée n'aura plus lieu. De plus, on vit dans un monde où certains abus (violence) sont de plus en plus commis aussi par des femmes et certaines attitudes négatives ne sont plus typiquement masculines. Plus fondamentalement, certaines valeurs et attitudes doivent être considérées comme humaines plutôt que féminines. Donc l'objectif doit être de dépasser les divisions femmes/hommes pour plutôt lutter pour des valeurs communes et résister ensemble à l'égoïsme grippant (comme les gens, souvent des hommes d'ailleurs, qui affirment que tout impôt ou ressource collective serait le mal et violerait leur «liberté»).

Merci,

Michaël, responsable de ce média qui répond à titre individuel.