Fin de semaine d'ateliers et de réflexion sur les projets destructeurs au Saguenay Lac-St-Jean 

   Cette fin de semaine de campement se veut une occasion de lier des gens venant de différentes régions pour apprendre du territoire et des manières de le défendre.  Une mobilisation s'organise déjà dans la région depuis plusieurs mois, entre groupes citoyen.nes, écologistes et étudiant.es.  Maintenant, nous appelons à un weekend de campement dans le but de rejoindre celles et ceux qui ne veulent pas attendre la fin du monde pour se mobiliser, qui veulent dès maintenant s'organiser pour défendre les territoires . Rejoignons-nous la fin de semaine du 6 et 7 juillet 2019 pour élaborer et penser la suite ensemble. 

   Nous appelons toutes les personnes soucieuses de la protection du fjord du Saguenay à se rejoindre pour discuter des entreprises et des projets qui le menacent (explications ci-dessous).

Au programme :

• 6 juillet 2019 :
• 12:00 - dîner
• 13:00 - Les projets et les luttes en cours
• 14:15 - Récits de luttes décoloniales
• 15:30 - Discussion : comment on lutte, comment on gagne (récits et méthodes)
• 18:00 - Souper
• 19:30 - Discussion autour du feu - Quelles perspectives de luttes
     (ou Comment bloquer les projets ravageurs)
• 7 juillet 2019 - last call : visite de la fin du monde.
• déjeuner
• 11:00 - Départ en covoiturage pour visiter des projets extractifs autour du fjord.
• Dîners et soupers collectifs gratuits sur place écrivez-nous pour les allergies.

• La fin de semaine se passera à l'extérieur.  Amenez des chaises, et votre tente et votre matériel de camping si vous passez la nuit ! 
• Les enfants sont bienvenus !  Veuillez-nous écrire si vous aimeriez avoir du gardiennage.

Explications

   Les territoires traditionnels innus, appelés Nitassinan, ont connu différents cycles d'extraction de ressources depuis la colonisation du Saguenay-Lac-Saint-Jean.  Ceux-ci allaient de pair avec la dépossession du territoire et la tentative d'en éliminer les usages : la chasse et la pêche, la langue parlée, les histoires racontées, la médecine, le soin. La foresterie intensive, la transformation des cours d'eau et la privatisation des berges du Lac-Saint-Jean pour la production d'hydro-électricité alimentant les usines de transformation sont quelques exemples des processus qui ont visé à séparer le territoire de celles et ceux qui l'habitent.  En continuité avec le modèle de région-ressource qui caractérise la région depuis son «ouverture», le Fjord est présentement menacé par plusieurs projets industriels. 

   La mine à ciel ouvert et le développement portuaire d'Arianne Phosphate près de Sainte-Rose-du-Nord, la mine-usine-gazoduc de Métaux BlackRock à Grande-Anse et Chibougamau, et le complexe gazoduc-usine-port de GNL Énergie Saguenay ont été critiqués par les scientifiques et les habitants pour leurs graves effets sur les territoires.  Malgré le désaccord fortement exprimé dans des pétitions et par des manifestations, malgré les avertissements des experts, les investisseurs et les dirigeants continuent de vouloir aller de l'avant.  Ces projets desctructeurs sont mis en marche sans acceptabilité sociale, et contredisent les objectifs de la transition écologique, rendant manifeste que la possibilité de leur réalisation ne repose pas sur l'accord de la population, mais sur une sempiternelle loi du profit immédiat qui se fiche bien de l'avenir de ce qui est vivant. 

   Le saccage des territoires n'est pas une fatalité mais leur défense nécessite de s'organiser.  La sensibilisation populaire et la demande de l'annulation des projets peuvent être des leviers intéressants pour faire connaître leur existence scandaleuse, pour élargir le mouvement d'opposition, mais il nous apparaît indispensable d'augmenter la pression populaire contre ces entreprises, et les dirigeants qui les soutiennent. 

   Les grands projets qui menacent actuellement le Fjord participent de la même logique que celles qui ont causé la dépossession des peuples autochtones : le territoire est à disposition pour être exploité, mais pour le rendre exploitable il faut d'abord le rendre inhabitable.  Si cette hypothèse est vraie, l'inverse s'avère d'une importance cruciale pour nous.  Rendre le territoire inexploitable pour les entreprises qui n'y voient que des possibilités de profit implique de réapprendre à l'habiter.  Habiter un territoire, vraiment, c'est-à-dire développer des liens si forts que l'on voit notre destin comme inséparable du sien, comme faisant partie de notre vie même.  Cela implique de reconnaître quelles sont les forces en présence, de se lier avec celles qui sont bienveillantes et de se mettre dans le chemin de celles qui apparaissent comme ennemies. 

   Le pouvoir de l'argent s'oppose à la force de celles et ceux qui sentent la nécessité de veiller sur ce qui nous permet de vivre. 

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L'événement sur Facebook

Liens suggérés :

Radio-Canada - La protection du fjord du Saguenay s'organise en Haute-Côte-Nord, 4 mai 2019.

Équiterre - Dossier complet : GNL Québec : les faits jusqu'à présent, 22 mars 2019.