Mainmise sur les champs

Cet événement est passé.  Il s'agit d'une année antérieure.

Date: 
vendredi 21 février 2014 - 12:00 à 13:00

Université Laval à Québec - Pavillon De Koninck - Salle 1D

affiche : dessin de trois mains géantes qui touchent une terre agricole. Une foule de gens, en ombres noirs, en entourent le tout. De nombreux logos au bas.

 

Donnée par: FRÉDÉRIC MOUSSEAU, directeur des politiques du Oakland Institute en Californie. Économiste de formation, il coordonne les recherches et publications de l’institut sur l’accaparement des terres et les questions de sécurité alimentaire.

Depuis 2001, plus de 80 millions d’hectares de terres cultivables, en grande partie en Afrique, ont été acquis par des firmes ou des états étrangers.

Quels sont les causes et les objectifs de cet accaparement massif? Qui sont les acteurs ? En trouve-t-on au Canada ou au Québec ? Et quelles sont les solutions possibles pour contrer ce phénomène inquiétant ? Regards croisés de deux spécialistes sur cette mainmise qui soulève de nombreux enjeux moraux, légaux, politiques et économiques.

Cette conférence est organisée en partenariat avec la Coalition pour la souveraineté alimentaire.

Gratuit ! INSCRIPTION OBLIGATOIRE

pavillon Charles-De Koninck, 1030, avenue des Sciences-Humaines Université Laval, Québec, QC G1V 0A6

pavillon Charles-De Koninck, 1030, avenue des Sciences-Humaines Université Laval, Québec, QC G1V 0A6

Mises à jour

Compte-rendu de la conférence « Mainmise sur les champs »

Conférence Mainmise sur les champs
Un compte-rendu par Serge Gagnon, étudiant en anthropologie

Vendredi le 21 février 2014 avait lieu la conférence « Mainmise sur les champs » de Frédéric Mousseau dans le pavillon Charles De-Koninck de l'Université Laval. Celle-ci portait sur une problématique d'actualité et des plus préoccupantes, il s'agit de l'accaparement des terres au détriment des moins nantis et au profit des plus riches. Un peu plus de cent personnes s'étaient rassemblées pour entendre les propos de M. Mousseau pendant un peu plus d'une d'heure. Cet événement était organisé par la Coalition pour la souveraineté alimentaire et par le bureau des Hautes Études Internationales de l'Université Laval, en collaboration avec Nature Québec et les AmiEs de la Terre de Québec.

M. Mousseau coordonne les recherches de l'institut dont il est le directeur des politiques, soit de l'Oakland Institute en Californie, sur l'accaparement des terres et la sécurité alimentaire. Il est économiste de formation et travaille sur les problèmes alimentaires de plusieurs pays en développement. Il a consacré les dernières années à étayer la documentation disponible sur le sujet. Quand les recherches ont commencé, il était question «d'investissement» dans l'agriculture, mais l'accaparement des terres n'était pas encore visible et était même relativement stable. L'augmentation à une vitesse folle du prix de la nourriture, du baril de pétrole la demande accrue pour les agro-carburants, ainsi que la crise financière de 2008, vont provoquer une frénésie de la part des marchés financiers. Beaucoup d'acteurs se sont lancés dans l'achat massif de terres. Les populations locales sont souvent lésées dans le processus. Elles ne sont pas toujours consultées, rarement dédommagées, les études sur les conséquences environnementales ne sont pas faites ou bâclées. La corruption des différents individus au pouvoir limite énormément les recours possible. Certains gouvernements vont même jusqu'à déplacer des populations entières, souvent indigènes, pour mettre des terres en vente.

L'idée générale est que se sont les pays riches et les grandes entreprises qui composent la majorité des acquéreurs de ces terres, mais il y a aussi les pays en émergences. Certes, les pays arabes et la Chine sont les plus grands accapareurs; leurs intérêts sont surtout dans le secteur minier. L'Inde et le Brésil sont beaucoup plus présents en ce qui concerne les terres agricoles, notamment pour le sucre. Également, à la surprise de M. Mousseau, certains acheteurs sont des universités américaines, comme Harvard par exemple, ainsi que des Églises scandinaves.

Lors de cette ruée sur les terres, le discours le plus répandu était que 70% des sols arables d'Afrique étaient disponibles et non exploitées. En réalité, les terres agricoles n'appartiennent pas officiellement, sur papier, à des individus mais nombreuses sont celles qui sont déjà occupées. Il est plus souvent question de propriété collective et ancestrale de la terre, de droit coutumier. Les communautés locales voient souvent d'un mauvais œil ces nouveaux arrivants jouissant d'un titre d'usufruit «légitime», ou plutôt légal selon la loi écrite. Ces propriétaires promettent des dispensaires de santé; de la poudre aux yeux, car ensuite le contrat que l'on proposera de signer concernera une «location» des terres de 50 à 99 ans en contrepartie de quelques sacs de riz en prime. On voit également mal, après deux ou trois générations, comment ces terres seront rendues aux communautés, au terme de la «location». Pour ces grands investisseurs, il est plus aisé et moins coûteux de louer à long terme une terre déjà propice à l'agriculture plutôt qu'une zone non «défrichée».

Ces acheteurs ont également développé différentes nouvelles approches. Par exemple, M. Mousseau énonce le projet de type humanitaire One Millions Trees, organisé par une grande compagnie qui devait planter autant d'arbres que son nom l'indique en Afrique. L'attrape était que lors de la levée de fonds, il n'était pas révélé que les arbres allaient être des palmiers à huile servant à des productions de masse pour l'exportation. Il faut donc être méfiant, car les termes comme «souveraineté alimentaire», «développement» sont devenus polysémiques et cachent parfois des intérêts douteux.

Quand M. Mousseau a commencé à faire des recherches sur le sujet, lui et ses collègues ne prévoyaient pas une implication de plaidoyer, mais ce sont les résultats des recherches qui les ont menés dans cette voie. Les appels pressants des communautés et des ONG ne pouvait pas rester sans réponse, car elles sont en majorité ignorées par les adversaires démesurés que sont les gouvernements et les entreprises, le plus souvent de connivence. Le contrepoids devra venir surtout du grand public avec son pouvoir de faire pencher la balance. Le consommateur peut boycotter des produits comme l'huile de palme et les bois tropicaux. Il est aussi possible de signer la pétition de Oakland Institute sur leur site web et de suivre leur page Facebook.

Ultimement, il faudrait que les pays qui font face à l'accaparement des terres arrêtent d'écouter les discours voulant que le Nord leur apportera le développement. Ils doivent commencer à se demander comment ils voient leur propre développement. Il leur faut consulter les gens sur place, mettre sur pied des coopératives, monter des projets. Il faut également promouvoir les politiques publiques. Par exemple mettre en place des mesures qui incitent les investisseurs à aider les communautés locales dans l'ajout de valeur et la vente de leurs produits sur les marchés.

Durant un blitz de questions à l'issue de sa conférence M. Mousseau a approuvé l'initiative de réclamer un poste d'Ombudsman au Canada pour répondre et propose des solutions aux plaintes faites par les communautés locales au sujet des entreprises du secteur minier canadien. Comme quoi, le plaidoyer, la mobilisation citoyenne, la vraie démocratie et la gouvernance participative, sont porteurs de changement. 

- Serge Gagnon, étudiant en anthropologie

Activités en continu

Émissions de radio alternatives à Québec (mai 2020)

Un i avec des ondes arrondies sur son côté gauche et droite. Il s'agit en fait du logo du réseau Indymedia, mais avec un style bleuté et dégradé élégant   Nous vous offrons une grille horaire des émissions qui abordent divers enjeux sur les ondes radios communautaires de CKIA (88,3 FM), CKRL (89,1 FM) et CHYZ (94,3 FM).  Nous souhaitons donner plus de visibilité aux émissions radiophoniques indépendantes ayant un caractère engagé ou même progressiste. »»»

PING! Formation EN LIGNE gratuite à Internet

Affiche : un côté gris pâle, à travers lequel on discerne un clavier floue. « PING ! »  Nommes les sujets des modules (voir l'annonce ici). Logo du gouvernement du Québec qui appuie.Nouveau : les ateliers-formations sont désormais en ligne !  Elles sont donc disponibles à distance.
L'annonce | Info: Alizé Taquoi
alize.taquoi /arobas/ communautique.quebec / 514-660-4600  

  La CDEC de Québec est fière d'être associée à Communautique pour offrir des formations gratuites pour contribuer à l'amélioration des compétences numériques (Internet) des personnes en situation de pauvreté et des personnes âgées. 

    • Il y a six modules, que vous pouvez suivre dans n'importe lequel ordre
      • Fonctionnement d'un ordinateur 
      • Recherche sur le Internet et souces fiables
      • Utilisation du courriel
      • Effectuer des transactions en ligne et protéger son identité
      • Médias sociaux
      • Utiliser les services en ligne, dont les services gouvernementaux.

Ateliers grands publics - Métiers d’art pour tous/toutes à Québec

   Située au cœur du dynamique quartier Saint-Roch, la Maison des métiers d'art de Québec offre des ateliers grand public animés par des artisans-créateurs professionnels, dans un contexte de formation favorisant une pédagogie individualisée.  Les locaux de la MMAQ sont vastes et dotés d'équipements spécialisés. 

Plus de 30 ateliers, dont céramique, sculpture, textile, dessin, etc. !

  • Les ateliers durent entre 6 et 30 heures et le coût varie entre 98 et 265 $, que vous pouvez payer en deux versements.  Toutes les inscriptions se font en ligne (ne pas confondre avec paiement) dans l'article de l'atelier sur le site de la MMAQ.

Savoir.tv - Tant de choses à découvrir gratuitement

    Un grand nombre de vidéos de qualité, sur divers sujets sont à votre disposition gratuitement sur le site savoir.tv.  Les sujets sont variés : divers enjeux démocratiques, environnement, histoire, l'inclusion des personnes différentes, santé, sciences en tout genre, solidarité et coopération internationales, etc.

Le Savoir.TV est un organisme sans but lucratif dédiée à la diffusion et à la vulgarisation des connaissances et de témoigner de l'effervescence des milieux de création du savoir.

Logo de l'émission Planète Terre : un globe terrestre sur un fond de nuages cosmiques bleu vaporeux. Les continents sont blancs. Recommandé par le CESIQ.

Ateliers et services gratuits dans Vanier et Duberger (45ans+)

Logo : dessin d'un phare maritime.   À tous les mois, pour les personnes de 45 ans et plus, il y a plusieurs ateliers/rencontres sur divers thèmes organisés par la Fraternité de Vanier, ainsi que des services utiles dont notamment des repas chauds à domicile (! 5.5 $) et un transport pour vos rendez-vous médicaux (il faut contribuer au coût de l'essence seulement) !

Exemples de thèmes des rencontres : les Neurones grises à la Bibliothèque Duberger, la cuisine, les émotions et le rire, etc.

Site ou appelez 418-683-2400 / fraternitedevanier /arobas/ videotron.ca

SPOT : clinique itinérante

Logo: le O et le T ont un rond, comme une tête de personnages. Clinique communautaire de santé et d'enseignement.   SPOT est une clinique à l'intention des personnes marginalisées et de celles en situation de vulnérabilité sociosanitaire, non rejointes par l'offre de soins et services.  Il y a aussi un point de services au YWCA Québec dédié à la santé des femmes (incluant trans et queer) depuis 2019.  En plus d'offrir des soins et services adaptés, permettra de former, dans un contexte de collaboration interdisciplinaire, une relève professionnelle sensibilisée aux enjeux sociaux et aux besoins de santé de cette clientèle. 

   Elle est le fruit d'une grande collaboration des intervenant-es de terrain, universitaires, étudiant-es et des services de santé de la Capitale.

 www.cliniquespot.org ou 418-803-3398

 

Comité CPU3S : un lieu d'entraide et de partage des expériences qui organise des sorties pour tous/toutes. Contact - Simon Vermette : pairaidant /arobas/ cliniquespot.org

Comité SPOT UL (université Laval) : voir leurs activités sur Facebook

Expositions ...

Pour les expositions et les activités artistiques,
nous recommandons l'agenda offert par la Ville de Québec
et le média Quoi faire à Quebec

Voir aussi notre section Médias alternatifs.