(...) Je suis inquiète de la hausse du coût de la vie. À tout point de vue, nourriture, loyer, vêtements, tout ne fait qu'augmenter. Et n'oublions pas les tarifs du transport en commun qui grimpent à chaque année. En ce moment, il m'en coute 76,75 $ par mois pour me déplacer dans la ville de Québec.  Comment une personne en situation de pauvreté peut-elle y arriver ?  Pour une personne à l'aide sociale, cela représente 8 % de son budget si elle est considérée sans contrainte et, 13 % si elle est réputée ayant des contraintes sévères à l'emploi.  Comment peut-elle se déplacer adéquatement pour se rendre à une entrevue, à un rendez-vous chez le médecin ou simplement aller voir sa famille ?

Le transport en commun est essentiel pour toute personne, riche ou pauvre.  Ne devrait-il pas être plus abordable afin que les personnes en situation de pauvreté puissent elles aussi se déplacer et mieux vivre ?  Toute personne ne devrait-elle pas y avoir accès sans avoir à se soucier du prix ?  J'aimerais que les autorités compétentes se penchent sur ce problème et trouvent le moyen pour que chacun, chacune, puisse se déplacer en toute quiétude. Je vous rappelle qu'il existe des tarifs pour les étudiant-es et les personnes âgées, alors pourquoi pas pour les personnes en situation de pauvreté ? ...

- Monique Toutant (Hausse des tarifs de transport en commun - Un traineau pour Noël), dans Le Soleil, décembre 2012.

Notice du Média réseauforum.org : nous republions ce message important dans le cadre actuel des élections du Québec.  Le Réseau du Forum social de Québec Chaudière-Appalaches appuie la campagne de l'organisme CAPMO, à Québec, qui exige un prix spécial pour les personnes à faible revenu comme on le fait pour les étudiant-es et les personnes âgées. 

Lettre au ministre des transports

Québec 12 février 2014

Monsieur Sylvain Gaudreault

Ministre des transports du Québec

Objet : Accessibilité sociale du transport en commun

Bonjour,

Comme citoyens et citoyennes, membres d'un organisme communautaire, le CAPMO, qui a pour mission la lutte à la pauvreté et à l'exclusion sociale, nous tenons à vous féliciter de votre annonce d'investir davantage dans les services de transport en commun des principales villes du Québec. Depuis 2012, nous avons formé un comité qui s'intéresse à l'accessibilité sociale du transport en commun pour tous et pour toutes comme moyen efficace de lutter contre la pauvreté, l'isolement et l'exclusion sociale.

Comme vous le savez, la question est complexe et les différents intervenants se renvoient la balle en nous disant que la mission du Réseau de Transport de la Capitale, RTC, n'est pas de lutter contre la pauvreté, même chose à l'Hôtel de ville de Québec. Chez la ministre du Travail et de la Solidarité sociale, on nous répond que le transport ne fait pas partie de leurs dossiers. Nous souhaitons que vous ne pensiez pas à votre tour que la lutte à la pauvreté et à l'exclusion sociale n'est pas de votre ressort.

Par cette lettre, nous souhaitons vous sensibiliser au fait que le transport constitue le nerf de la guerre autant pour l'économie, l'accès aux différents commerces, aux emplois, au logement, comme pour la santé, hôpitaux, visites chez le médecin, implication sociale pour sortir de l'isolement. Il permet aussi de visiter ses proches, de demeurer autonome plus longtemps, d'avoir accès à la culture, aux espaces verts en été, et de briser l'isolement de certains quartiers. Comme vous le soulignez dans votre politique, la question du transport en commun est l'enjeu stratégique par excellence du 21è siècle. Se situant à la charnière des trois sphères d'activités qui sont les piliers du développement durable : l'économique, le social, et l'environnemental, il n'y a aucune question qui lui soit étrangère. Qu'il s'agisse de la convivialité et de la sécurité des piétons dans nos centres-villes, de la diminution des gaz à effet de serre, notamment du smog pendant les périodes de canicule qui fait augmenter les taux d'hospitalisation, etc., tout plaide en faveur d'un remodelage de nos modes de transport, mais tout cela ne saurait se faire en excluant davantage les personnes à faible revenu.

Nous souhaitons sincèrement que vous aurez le support des ministres de l'environnement, de l'économie et de la solidarité sociale pour construire les infrastructures d'un système de transport en commun abordable et accessible à tous et à toutes pour assurer un développement social harmonieux des grandes villes du Québec.

Je vous prie d'agréer l'expression de mes meilleures salutations.

- Yves Carrier

Coordonnateur du CAPMO