L'événement sur Facebook donne la description suivante :

Les peuples autochtones, au moment de la colonisation, recevaient encore en héritage des ancêtres un sens du cosmos. Les mythes donnaient l'ordre du monde et l'ordre social de la tribu. Dans le monde moderne, on ne reconnaît plus de « sens » à ce monde transcendant; l'individu constitue maintenant le cœur de nos croyances, avec ses « droits », ses « valeurs » et sa « jouissance ». Si le désenchantement du monde est bien consommé, et qu'il serait vain de tenter de « revenir en arrière », il est toutefois encore possible de tenter de se soustraire à l'hégémonie de l'organisation capitaliste moderne en lui opposant des alternatives collectives.

Incarnant un mode d'organisation subversif, les écovillages s'organisent dans la discussion et la collabo-ration, et opposent à la société capitaliste des valeurs communautaires et écologistes. Contre les hiérar-chies sociales, ils instaurent des processus démocratiques de prise de décision autogestionnaire. Contre le productivisme destructeur, l'environnement occupe une place centrale dans leur fonctionnement. Plutôt que de s'en croire maître avec leur domination technique, ils reconnaissent la dépendance de l'être humain à la nature. Les écovillages communisent les ressources matérielles et économiques.

Pour les autonomistes – notamment le Comité invisible –, la commune naît dans l'action collective coor-donnée qui répond aux besoins actuels et futurs de ses membres. Il serait selon eux impossible de « fonder » une commune, puisqu'elle est d'abord une pratique sociale de laquelle peut émerger une structure. Elle développe sa puissance en veillant à la croissance conjointe de sa force, de sa richesse et de sa spiri-tualité. L'école de pensée américaine propose plutôt une forte organisation préalable, qui formalise un mode de fonctionnement et une liste de buts et d'objectifs qui préparent la communauté avant son instauration; l'écovillage, ou la commune, est d'abord ici considérée comme une structure sociale qui vise à per-mettre et à encadrer la pratique collective.

Dans cette conférence, nous proposons de présenter les différents types d'organisation que prennent les éco-villlages/communes, les problèmes qu'ils rencontrent et les solutions qui sont proposées. Comment veiller à l'harmonie du groupe dans un contexte d'engagement aussi intense? Comment organise-t-on la prise de décision collective, entre le consensus, la dissension et le compromis? Comment se positionne-t-on face au monde extérieur, au voisinage, à l'économie capitaliste et la société individualiste?

Par Pierre-Élie Hupé et Louis-Pierre Beaudry